Disparition du taux LIBOR : comment se préparer à la transition ?
L’industrie financière fait largement recours aux taux de référence, que ce soit pour mesurer la performance d’un fonds, rémunérer un dépôt ou encore tarifer un crédit. Le LIBOR (et l’EURIBOR), taux de référence des principales devises mondiales, a été touché par un scandale de manipulation portant sur plusieurs milliards de Dollars. Le scandale a été rendu possible par une situation de conflit d’intérêts et par une méthode de calcul peu robuste.
Cette situation a eu 2 conséquences majeures : la définition de nouvelles règles européennes (via le règlement UE 2016/1011) relatives aux taux de référence et l’émergence d’autres indices de référence.
Le LIBOR, discrédité et abandonné progressivement, est amené à disparaitre d’ici 2021. En remplacement de ce taux, les autorités de régulation des devises concernées ont dû créer de nouveaux taux (SOFR pour le dollar US), réformer (SONIA pour la livre sterling), relancer ou étendre l’utilisation de taux existants (SARON pour le franc suisse). A terme, le « succès » ou l’«échec » de ces taux sera matérialisé par le recours massif à ces indicateurs dans les instruments et contrats financiers, reflétant la confiance ou la défiance des acteurs financiers dans ces indicateurs.
Les impacts liés à ces changements sont multiples et affectent l’ensemble des acteurs du monde financier. Par exemple, les banques devront à la fois calculer des écarts de valorisation sur instruments financiers et re-paramétrer les applicatifs alimentés avec le taux LIBOR. Les sociétés de gestion utiliseront de nouveaux indicateurs de performance des fonds. In fine, les impacts ne seront pas seulement financiers ou opérationnels mais également juridiques et fiscaux.